Charles Robert 1923-1956

Charles Robert

Charles Robert, enfant du Locle, passa sa jeunesse à Genève où il fit ses premières armes dans le domaine de l’art. Il eut de remarquables maîtres à l’Ecole des Arts et Métiers de cette ville, mais s’il peut être reconnaissant d’avoir reçu des dons pour le dessin et la peinture, il a su les faire fructifier avec ténacité. Sous des dehors bon enfant, un peu bohème, très sympathique, débordant d’amitié, il restait entièrement pris par son travail et ses pensées. Il ne se laissait jamais détourner de son but.

Toute approche des réalités de la vie était prétexte à composition. Dans la rue, au bistrot, on le voyait sortir un petit carnet de sa poche et croquer du bout du feutre une scène qu’il utiliserait pour un tableau.

Poète, grand lecteur, cultivé, musicien grattant le banjo dans un orchestre de jazz, poussant la chansonnette, il débordait de bonhomie et d’amitié.

Dans les années 1950-60, on assista à un tournant de l’art, tournant qu’il ne voulut pas prendre et qui malheureusement l’a passablement troublé.

Sa profonde honnêteté vis-à-vis de son travail, de l’art, du chemin qu’il s’était tracé et qu’il s’efforçait de suivre, l’a profondément perturbé. Comme tous les êtres sensibles, il se remettait sans cesse en question et finissait par douter de son art. Mais en même temps, il était conscient de ses capacités et avait, malgré tout, résolument choisi la voie de l’art figuratif. Une voie difficile car nécessitant une parfaite maîtrise de son talent et décidée aussi à un moment délicat, car en pleine mutation.

Traversant une période de surmenage et de dépression, Charles Robert nous a quittés tragiquement, à l’âge de 37 ans, en pleine possession de ses moyens.